Entretiens

T. de Raguenel, France 4

thiphaine-de-raguenelRécemment nommée Directrice de l’antenne et des programmes de France 4, Tiphaine de Raguenel relance le concours de formats « TV Lab » à la rentrée.

L’occasion pour la chaîne de repérer des formats en phase avec son public cible : les générations connectées.

 

tiphaine.deraguenel@francetv.fr

France 4 lance la seconde édition de son TV Lab age 2 다운로드. Qu’en attendez-vous ?

Un bouillonnement d’idées. On espère faire remonter jusqu’à nous des formats novateurs. On espère également susciter des vocations dans le domaine de la télévision. France 4 recherche des créatifs intéressés par le flux. En tant qu’éditeur, nous sommes leur partenaire : notre volonté est de nous impliquer très en amont dans le développement de formats à haut potentiel. L’autre objectif de TV Lab, c’est d’affirmer plus encore la quatrième chaîne du groupe comme celle de l’innovation, donc du transmédia.

C’est dans le transmédia que réside aujourd’hui le potentiel d’un format  2015 Autocad?

Bien sûr. On veut mettre l’accent là-dessus pour que les projets proposés intègrent la donne interactive. TV Lab est d’ailleurs lui-même un concept collaboratif : les formats sont testés sur France 4 avec la possibilité pour les téléspectateurs de voter, de commenter, de partager. La nouvelle édition sera encore plus présente à l’antenne, nous prévoyons un programme dédié avec présentation des candidats, retransmission de pitches… Un programme sur le devenir de la télévision.

L’autre leitmotiv, c’est l’implication des jeunes…

Oui. Pas de distance, pas de blabla, mais beaucoup d’énergie… Parce que c’est ce que recherche notre public cible, à savoir la génération connectée 아쿠아맨 자막. Ces téléspectateurs ne veulent pas être dupes de ce qu’on leur raconte. Ils questionnent beaucoup les dispositifs de la télévision. Ils ont leurs propres codes, l’immersion, le mélange des genres, le détournement. Nous devons donc les comprendre pour nous les approprier. Les codes classiques de la télévision ne leur parlent plus : basta les longs talkshows autour d’une table…

On sent bien que les récents succès de France 4 sont en phase avec cette réflexion : Cam Clash, Permis de conduire…

Cam Clash détourne le concept de la caméra cachée pour interroger des questions de société, les crispations actuelles telles que les incivilités, le racisme ou l’individualisme. Le programme saisit les réactions de quidams, sans phare, sans emballage… Ça nous semblait une manière intéressante d’interroger les réflexes sociaux Download Wakako and Liquor Season 3. Permis de conduire participe à la même démarche : un système de caméras embarquées dans les voitures capte en temps réel le comportement des jeunes au volant. Dans un second temps, leurs imprudences sont analysées avec les parents et des experts de la conduite. Les deux programmes ont une valeur incitative vers les comportements positifs. Leur force est d’emmener le jeune téléspectateur hors plateau, hors décor, dans le métro, dans les parcs, hors des sentiers battus de la télévision 더 모노톤즈.

Les deux formats ont également cette plus-value «  service public », vous proposez un contenu fédérateur tout en y mettant de la densité…

Absolument, un de nos objectifs sur ce point est de recréer du lien. La montée en puissance de la consommation sur les médias numériques individualise l’expérience télévisuelle. Nos formats tentent dès lors de recréer des communautés. Ils sont partout. Les jeunes en débattent et finissent par se les approprier. Cam Clash, c’est de l’activité sur les réseaux sociaux, du commentaire, du viral, du débat. On recrée du lien autour d’un programme pour une génération qui avait perdu la télévision comme trait d’union.

Vous avez acquis un format du service public belge en 2013 : On n’est pas des pigeons. Comment l’avez-vous adapté pour le public français ?

Ce qui nous avait séduits au départ, c’est ce ton d’activiste décontracté. On protège le consommateur sans tabou mais non sans humour. Un bel équilibre. Comme je le développais ci-avant, nous avons cependant voulu sortir du décor classique et de la dynamique de talk-show. Du coup, on a travaillé avec le producteur pour augmenter les séquences tournées en extérieur, on a tourné des plans en mode selfie, on a organisé des « opérations commando » pour piéger des sociétés au marketing agressif… À nouveau, il s’agit de renforcer les codes qui parlent à notre public cible.

Revenons à TV Lab, que sont devenus les lauréats de la première édition ?

Nous avons poursuivi le développement du projet gagnant : Lazarus lève le voile. Un format doit s’adapter pour survivre. En collaboration avec les créateurs, nous avons finalement abouti à une déclinaison courte qui sera intégrée à un autre programme encore en développement. Le format On n’a pas fait le tour est aussi un projet auquel on tient beaucoup, notamment de par la fraicheur des deux protagonistes et la spontanéité du concept. On y travaille.

Qu’en est-il des 6 autres candidats sélectionnés pour le dernier tour ?

Il n’y a pas de suite concrète dans l’immédiat mais ce sont des créatifs de talent et nous restons dès lors en contact. Dans le même temps, si ces formats peuvent être exploités sur une autre chaine ou à l’étranger, ce sera le signe qu’on a réussi une partie de notre pari. France télévisions veut devenir un acteur de l’industrie des formats, en partenariat avec les créateurs indépendants.

Votre politique de développement de formats se fonde sur le partenariat. S’agit-il d’une obligation légale ou est-ce une volonté de votre part ?

C’est une stratégie de France Télévisions, qui n’a pas vraiment développé ses capacités de production interne. Et évidemment, animer la filière de production fait partie de nos missions de service public, que ce soit dans le domaine du flux ou dans ceux de l’animation et de la fiction. Nous voulons être un éditeur mais nous sommes également un incubateur de talent.

Cette ouverture pourrait-elle profiter aux producteurs belges francophones ?

Bien sûr. Notre concours TV Lab leur est ouvert ! Qu’ils sachent que nous donnons de l’attention à chaque projet qu’on reçoit. Il n’est pas nécessaire d’avoir un pilote clé sur porte, des chiffres d’audience ou un business model impeccable. Une bonne idée peut nous intéresser suffisamment pour qu’on la lance en développement et qu’on examine les manières de lui donner vie. Parfois le développement s’arrêtera au pilote mais nous aurons creusé le filon, ce qui est déjà une expérience intéressante pour le producteur. Notre comité éditorial se réunit toutes les semaines, examine les propositions, et répond à chacune de manière circonstanciée.